Dans la catégorie des prétendants indélicats, aujourd’hui, nous avons :
- François
Fillon : détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, trafic d’influence
et recel, manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour
la Transparence…
- Marine
Le Pen : emplois fictifs au détriment de Fonds Européens depuis plusieurs
années, condamnée à rembourser des sommes détournées et actuellement prélevées
sur son indemnité parlementaire (pour éviter qu’elle ne se dérobe ?), famille Le Pen 13
fois mise en examen au cours des années précédentes…
Or comme chacun sait, ces deux personnages
briguent un mandat de Président de la République et à ce jour pourraient avoir une chance de succès.
On peut ajouter à ce lourd panorama de leur
conduite des affaires publiques et leur usage de l’argent des contribuables, un
sens de leurs responsabilités des plus élastiques et un argumentaire très
autocentré : de toute façon ce n’est pas de leur faute…
1- Chacun serait l’objet
d’un complot organisé au plus haut niveau de l’Etat.
2- Chacun serait l’objet
d’un acharnement d’une justice aux ordres.
3- Chacun serait une
victime d’un lynchage médiatique aux ordres.
4- Chacun d’eux n’aurait
agi que dans une stricte légalité….
Et ils entonnent ce chœur avec une si
profonde conviction qu’on serait à peine étonnés de les entendre dire :
« Mais qu’ai-je fait au bon dieu, pour mériter cela ? »…
Donc tout naturellement, embarrassés par une
justice qui fait maintenant son travail avec diligence, F Fillon tente par tous
les moyens de disqualifier le Parquet Financier et Marine Le Pen
« exige » que soit appliqué un moratoire qui renverrait la poursuite
de l’investigation judiciaire au-delà de la Présidentielle !
Ben voyons ! L’un et l’autre espèrent la
consécration suprême donc le bonheur d’accéder au confort douillet que procure
l’immunité présidentielle !
Mais pour qui se prennent ces gens ?
Faut-il que l’esprit républicain qui devrait
animer tous les responsables politiques de
haut niveau soit profondément dévoyé chez eux pour mettre ainsi en cause
les contre-pouvoirs judiciaires et médiatiques, essentiels à l’exercice de
notre démocratie et de nos libertés !
Faut-il que leur sens du devoir soit
durablement écorné pour oser affirmer qu’ils sont les cibles de complots
« venus d’en haut », venus de la presse, et même des
magistrats !
Faut-il que leur entendement soit
dramatiquement gangréné pour qu’ils se croient autorisés à user d’injonctions à
l’égard de la justice ou de menaces à l’encontre des organes de l’information
si ce n’est un refus d’honorer les convocations judiciaires.
Ils ont oublié que la justice est la même
pour tous… Oublié ? Non, ils se sont persuadés que leurs actes sont au-dessus
des lois destinées au petit peuple que nous sommes, ils ont perdu de vue que
l’argent du contribuable français ou européen n’est pas à leur discrétion, pas
plus qu’à celle de leur entourage.
Ils sont dans le déni, le cynisme, le mépris
des autres, l’outrance des mots et des idées. Ils demandent – seulement !
- que la justice étouffe leurs
affaires au moins pendant le temps de la campagne présidentielle, et qu’ils
puissent continuer sereinement à tromper les électeurs sur leur probité….
Ils osent tout, ils s’attaquent à notre Etat de Droit
Ils veulent des lois différentes et
tolérantes pour eux-mêmes, et rêvent d’électeurs indulgents et faciles à
tromper.
Ils veulent pouvoir utiliser les fonds
publics sans oublier leurs intérêts mesquins.
Ils veulent encadrer la presse pour éviter
qu’elle ne joue en leur défaveur ses rôles de veille et d’information et ne
révèlent leurs petites combines.
Ils veulent des …privilèges inspirés par ceux
que la Révolution Française avait abolis un certain 04 Août 1789…
Bien sûr ils n’auront plus, comme dans
l’Ancien régime, le droit de justice absolue sur leurs terres, ni la
possibilité de pressurer directement les petites gens, ni celui d’être exempté
de versement d’impôt à l’Etat.
Non, bien sûr, mais ils se prennent à rêver
le temps d’une campagne électorale à une immunité, un moratoire, propices à
cacher leurs turpitudes, leurs indélicatesses, leurs
« arrangements ». Il est sidérant de les entendre clamer haut et fort
de telles exigences, avec des termes hors de propos : pays en faillite,
lynchage, guerre civile, assassinat politique, incompétence de la
justice, etc...
Ces deux-là, candidats à la magistrature
suprême n’ont pas dérogé à un usage bien établi : à tous les niveaux, les
indélicats pris la main dans le sac nous jouent éternellement la même
partition : a) l’affirmation de leurs vertus républicaines, b) l’hypothèse
du complot dont ils sont victimes, c) la dénonciation de lynchages à leur encontre, d) et toujours la mise en cause de la Règle
Républicaine…
Les fantômes châtelains des temps jadis ont laissé la
place à ces tristes esprits cyniques et arrogants, des mauvais esprits, des
« naille-ka »* comme diraient (peut-être ?) nos jeunes gens
d’aujourd’hui.
Mais il semble que nos concitoyens supportent
de moins en moins les pratiques douteuses de trop nombreux responsables
politiques ou non ( Cahuzac,Thévenoud, Panamapapers, Footleaks, Dassault, Guéant, MLP,
Fillon…) : la loi sur la Transparence mise en œuvre en 2013 et 2014 montre, par
les affaires mises en examen, combien elle était nécessaire. Elle dévoile aussi
l’ampleur de la tâche.
*en verlan!
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